Magic (s)Trip to Angoulême part 1: La fée du logis... et ses lutins
Magic (s)Trip to Angoulême n’est pas un reportage sur le 34ème festival de
Pour diverses raisons, je n’ai pu partir jeudi soir à 20h25, avec Michel, mon père. Moins de trois heures de Paris jusqu’à Angoulême, ça laisse à peine le temps d’un petit somme… le genre de celui d’un gamin qui s’endort la veille de Noël… D’ailleurs, à l’arrivée, le cadre s’y prête… C’est en sortant de la gare qu’on remarque que la neige tenait encore, blanche sur les toits des voitures, noire sur les trottoirs de la ville… De belles cascades en perspectives. Il ne reste qu’à reconnaître la personne chez qui nous devons loger : une femme, au manteau vert qui flashe. Ceci dit, en pleine nuit, le vert n’a rien pour flasher, donc, téléphone. La surprise est alors double. Un portable sonne tout près, et la personne à qui il appartient n’est pas une vieille dame ridée et néanmoins solitaire (hein Cécile ?), mais une jeune femme qui retape une vieille maison dont l’accès est pour le moins sportif : une longue pente suivie de marches biscornues. A part ça… Depuis un an qu’elle bricole avec son ami entre deux cours à l’école primaire de la ville, chapeau. Franchement, la maison est toute en bois, chaleureuse, avec une cheminée, dans le salon. Il y a même le chat en train de s’étirer devant les flammes qui craquent, quand il n’est pas sur le piano… Mais on y reviendra, car Minouche le fauve n’est pas toute seule : avec elle il y a Quenotte, le lapin Angora. A eux deux, c’est à la fois l’arche de Noé, et un magasin de peluches. Certes, la maîtresse de maison n’y connait rien en bande dessinée, mais franchement, on nage déjà en plein merveilleux.
Nous ne sommes pas les premiers arrivés. Dans le canapé attend un homme, profondément plongé dans La caste des méta-barons. Il s’appelle Yannick, et il est venu de Paris chercher un glyphe étrange nommé dédicace au stand Panini. C’est à cette occasion que j’apprends la présence de Tim Sale, notamment, et de plusieurs autres dessinateurs américains sur le festival. Apparemment, Yannick a été malheureux dans sa quête, et il faut batailler pour obtenir certaines dédicaces. Des histoires de tirages au sort, et de files d’attentes interminables… En fait, contrairement à ce que j’ai cru au départ, Yannick lit peu de bande dessinée franco-belge, mais beaucoup de comics, et il est décidé à obtenir un dessin de tous les illustrateurs présents. La volonté du héros est toujours source de mes aventures, et de mésaventures… Mais elles feront sans doute l’objet d’un autre article.
Le second festivalier que nous rencontrons s’appelle Nasser. Il est en quête lui aussi, mais ce n’est pas un homme ordinaire, c’est un magicien. Il est graphiste, et il est venu rencontrer les grands maîtres obscurs du monde de la bande dessinée : les Editeurs. Il sait être coloriste, il dessine, mais sa vocation, c’est l’animation 3D. Il a même réalisé seul un court-métrage (je ne sais pas comment appeler cela autrement) de quelques minutes en 3D sincèrement impressionnant. J’espère ne pas perdre le contact avec lui, ce jeune homme a du talent. Lui aussi, nous en reparlerons.
Je ne l’ai pas encore dit, mais notre bonne fée a cumulé beaucoup de rôles pendant ces trois jours, du petit Poucet au troubadour en passant par la citrouille, celle qui se change en carrosse. Et vu que le château lui appartient, il est logique qu’elle ait un Prince Charmant, nommé Juju, ou Julien. Lui aussi, les bulles le laissent froid, il s’intéresse plutôt aux portées et aux cordes. Il est guitariste, il joue du jazz manouche et du jazz brésilien, sur lequel Cécile chante, bien entendu.
Tout conte de fée qui se respecte évoque des contrées lointaines, très lointaines, et celui que je veux évoquer est éminemment respectable et lointain. Deux canadiens sont venus pour le festival, un journaliste, et Thomas Côté, directeur du festival de la bande dessinée francophone de Québec… La classe ! Je ne connaissais pas, je découvre… Cet homme a une culture bédéphile impressionnante, tant et si bien que les débats partent déjà autour de la table du petit déjeuner… D’ailleurs, ils partent même le soir, et toujours aussi vite… C’est agréable d’avoir des gens avec qui discuter de sa passion. Il faut aussi évoquer François, qui est venu de New York pour raisons professionnelles, et qui a calé ses dates de façon à profiter du festival… Avec lui aussi les débats partent très vite, et les discussions sont vives. On s’est vraiment fait plaisir.
Enfin, le château d’un vrai conte merveilleux se doit d’avoir un fantôme, celui-là est du type « fantôme de l’opéra » : je ne l’ai jamais vu, mon père non plus, Cécile peut-être ?
Le cadre est en place… Prochain épisode : Magic (s)Trip part 2 : le glyphe magique …
Jak, c’est là que tu apparaîtras !
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